CANNESERIES déroule le Tapie rose aux entrepreneurs

Série Netflix Tapie Laurent Lafitte

L’avant-première de la série Tapie lors du festival CANNESERIES, un biopic consacré à Bernard Tapie, est l’occasion de parler de l’homme, des entrepreneurs et de l’industrie du cinéma.

CANNESERIES c’est le petit frère du Festival de Cannes. Quand l’aîné est dédié aux films, le benjamin se concentre sur les séries du monde entier. L’un met en scène des marches habillées d’un somptueux tapis rouge l’autre, d’un tapis rose électrisant. Tous deux se déroulent chaque année au Palais des Festivals de Cannes.

Tapie, l’entrepreneur en série

A peine arrivé à Cannes le dimanche en fin d’après-midi, j’enfile une veste et je me rends à la projection de la série “Tapie”, en avant-première mondiale, en compagnie de l’équipe du film, montée des marches comprises.

Fin d’année dernière, soit à peine plus d’un an après son décès le 3 octobre 2021, j’ai appris qu’un projet au nom de code évocateur de “Wonderman” (Tapie n’est-il pas une sorte de Superman survitaminé à la pile Wonder ?) était dans les tuyaux. Ce nom a vraisemblablement été mis de côté faute d’accord avec Marvel.

Sur le chemin, je jette rapidement un coup d’œil à la fiche technique du film : ce sera pour moi l’occasion de découvrir Olivier Demangel et Tristan Séguéla, (oui, le fils de Jacques, le célèbre publicitaire à la Rolex, ami du héros du film) en charge de la réalisation. Ce dernier n’en est pas à son coup d’essai mais je l’associais surtout aux comédies. Il a déjà travaillé avec Michel Blanc, Hakim Jemili, Artus, Paul Mirabel et Laurent Lafitte. D’ailleurs, c’est Laurent Laffite dont la ressemblance avec Bernard Tapie ne vous aura pas échappé, qui tient la tête d’affiche. Même s’il était bourré d’humour, me voici quelque peu sceptique à l’idée de traiter “Tapie” comme une comédie… Voyons la suite. Il sera élégamment épaulé par Joséphine Japy, Ophelia Kolb ou encore Camille Chamoux. De sérieux talents. Me voici rassuré.

Equipe de le série Tapie : Laurent Lafitte, Josephine Japy et Tristan Séguéla
Equipe de la série Tapie : Laurent Lafitte, Joséphine Japy et Tristan Séguéla

Le synopsis ne laisse plus de place au doute : “Tapie est une mini-série qui retrace le destin romanesque d’un personnage hors du commun. Tout au long des sept épisodes, Laurent Lafitte se glissera dans la peau de Bernard Tapie, à travers ses réussites et ses échecs.”. Nous sommes bien en présence d’un biopic.

Au fait, la sortie est prévue pour le 13 Septembre 2023, comme Netflix l’annonce sur Twitter.

Nanard ou bonnard ?

Faisant partie de la génération Tapie, pas celle née en même temps mais celle qui a grandi avec, et l’ayant tantôt admiré, tantôt raillé, j’attendais cette série avec une certaine impatience. L’histoire, on la connait tous plus ou moins. Vous n’êtes pas à l’abri d’être surpris et d’apprendre des choses sur l’homme et son époque, voir d’être pris d’une légère nostalgie.

La série commence par une réunion de famille durant laquelle tous les protagonistes visionnent un télé-crochet où s’affrontent Bernard Tapy, avec un Y pour inspirer le rêve Américain, et un jeune chanteur du nom de Michel Polnareff. D’après le jury, le premier est promis à un brillant avenir dans la chanson et le deuxième ne les fait pas vibrer. Cette scène fera d’ailleurs l’objet d’un sympathique gag récurrent. Le ton est donné.

Les décors et l’ambiance sont prenants. On se retrouve plongé dans les années 60, 70 puis 80. Alors oui, ce Bernard-là manque un peu de coffre et d’étoffe mais la performance de Laurent Lafitte est tout à fait remarquable tant la tâche qui lui incombait était grande. Il joue son Tapie sans tomber dans un mimétisme qui nous aurait très vite agacé. Michèle Layec, la première femme de Tapie, est incarnée par Ophelia Kolb, authentique, et Dominique Tapie jouée par Joséphine Japy, très classe et forte. Toutes deux complètent à merveille le tableau et crédibilisent l’idée que le héros s’attache éperdument à ces femmes. La surprise viendra du truculent Fabrice Luccini qui endosse le costume bespoke de Marcel Loiseau, un des premiers associés de Tapie.

L’ensemble est rythmé et efficace, on ne s’ennuie pas. La prestation est convaincante.

Les scènes nous dévoilent très tôt des traits de caractère du héros qui le caractériseront toute sa vie. On le reconnait bien lorsqu’à l’occasion d’une partie de Monopoly avec sa fille Nathalie, il lâche alors un prometteur “Quand tu veux gagner, il y a les règles ! Et puis il y a une petite zone de flou…”.

Je ne rentrerai pas plus loin dans l’histoire afin de ne pas vous priver des surprises que révèle cette série, notamment pour ceux, probablement plus jeunes, qui en profiteront pour faire connaissance avec la légende.

Ces deux premiers épisodes sont prometteurs. Tout est en place. J’adorerai voir une suite un peu moins complaisante avec le personnage, histoire de nous embarquer au plus près de sa vie tumultueuse. On sent pour le moment une certaine retenue. Probablement la peur d’égratigner le mythe. Je les comprends.

Tristan Séguéla, le réalisateur, s’amuse à dire que “tout est vrai… à 50 %”. Je me suis empressé d’aller vérifier quelques points qui m’étaient inconnu et que j’ai découvert à l’écran. Je n’ai rien relevé de choquant lors de mes recherches sur la partie publique de sa vie. N’étant pas très porté sur les cancans, je me suis laissé porter par le film pour le volet vie privée.

Autant vous le dire de suite, je vous recommande chaudement de visionner cette série à sa sortie. Surtout si vous avez une sensibilité entrepreneuriale.

La dernière polémique

Je ne pouvais pas vous parler de la série sans porter brièvement à votre connaissance la polémique qui l’entoure.

Dominique Tapie, la femme de Bernard Tapie, rapporte que ce dernier a indiqué au producteur de la série que la seule personne légitime pour raconter son histoire était son propre fils, Laurent. Ses voeux n’ayant pas été exhaucés, la famille Tapie a exprimé son fort mécontentement de ne pas avoir été impliquée dans le projet. On peut imaginer leur frustration, d’autant que cela intervient si proche du triste événement.

Certains y voient un coup de bluff, partie intégrante de la promotion de la série. Bien que la vie du principal protagoniste ait été particulièrement exposée aux médias, j’y vois là d’une part, une occasion manquée par les deux parties de nous offrir une oeuvre plus riche et plus juste encore, et d’autre part, une formidable opportunité de faire connaître au plus grand nombre cet homme entré dans l’Histoire.

Prévoyantes, la réalisation a ajouté cette mention au début du film : “Cette série est librement inspirée de faits réels. On reconnaîtra dans le parcours du héros des faits connus du public. Au-delà, le rôle joué par l’entourage, par le personnage de Dominique, les situations de vie privée et les dialogues sont fictionnels.”

Finalement, voilà un joli pied de nez : pour faire Tapie, la production a fait du Tapie. Elle a avancé tel un bulldozer, sans écouter les objections des uns et des autres !

Bernard Tapie, l’homme

Tapie, c’est Monsieur Tapie pour les uns, “Nanard” pour les autres. On l’aime ou on le déteste, parfois même un peu des deux. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est clivant. Il nous aura démontré que l’on peut être patron et élu de gauche, que l’on peut être Parisien et se faire aimer par Marseille tout entier et que l’on peut partir de rien et arriver à tout.

Génial entrepreneur un jour, arnaqueur le lendemain. Sauveur et fossoyeur en même temps. Tantôt tribun, tantôt filou. Une ambition grande comme son cœur. Ce gars est un fou, un passionné, amoureux des femmes, de la vie et des gens. Il embrasse, autant qu’il brasse.

Un véritable touche à tout : chanteur, vendeur, acteur de théâtre et de cinéma, entrepreneur, présentateur TV, président de club de foot et homme politique. Tiens, cela fait sept jobs, comme les 7 vies du chat. Un hasard ? Je ne le crois pas, ils retombent tous deux toujours sur leurs pattes.

Avec lui, ça bouge et vite. Une ascension aussi fulgurante que sa chute. Il nous a fait sourire lors de débats télévisés animés ou sur les planches d’un théâtre. Il nous a fait pleurer aussi, dans l’euphorie du 26 Mai 1993 lors de finale ligue des champions OM – Milan ou lorsqu’on l’a vu s’éteindre à petit feu lors de ses dernières interventions télévisées. Touchant l’animal.

Pour en savoir plus sur le personnage et patienter jusqu’à la sortie de la série, je vous invite à regarder l’émission “un jour, un destin” narrée par Laurent Delahousse.

Qu’est-ce qui fait marcher Tapie ?

Alors bien-sûr, pour ce blog, ce qui nous intéresse, c’est avant tout ce qui reste de l’entrepreneur qu’il était et la façon dont la série l’expose. Voici quelques exemples qui pourront nous inspirer.

Le modèle

Quand j’étais môme, pour moi, Tapie, c’était un modèle. Un type décomplexé à qui tout réussissait. Loin du stéréotype du patron rondouillard affublé d’un cigare, enfoncé dans son fauteuil de cuir, bien calé derrière un large bureau. Il occupait le terrain, discutait avec tout le monde, était présent partout, même dans mon salon un dimanche matin, aux côtés des très énergiques et entrainantes Véronique (Hello Véronique ! ) et Davina pour un numéro de Gym Tonic qui restera dans les mémoires. J’avais 10 ans et je comprenais ce qu’il racontait. J’avais envie de faire comme lui !

Le persévérant

La série le rend très bien. Sa vie est un enchaînement d’innombrables échecs et d’autant de réussites. Amateurs de montagnes russes, accrochez vos ceintures, j’espère que vous avez déjeuné léger ! Car attention, le bonhomme voyant les choses en grand, on parle ici de véritables revers façon Vawrinka, de faillites taille XXL, de procès perdus, d’interdictions d’exercer, de dettes abyssales. La différence entre lui et la majorité d’entre nous ? Il s’est relevé à chaque fois, souvent plus fort encore.

Le battant

Allez, je lâche le mot : il était ambitieux. Ceci n’est pas un gros mot, promis. Il avait des envies, une soif de réussir, de gagner de l’argent et l’assumait. Il savait convaincre et réunir autour de lui les personnes et moyens pour arriver à ses fins. Quelle que soit son activité, il faisait preuve de combativité et d’un dynamisme hors pair. La pub Wonder, le fabriquant de piles qu’il avait racheté et dans laquelle il n’avait pas hésité à se mettre en scène, exploite très bien ce trait ainsi que l’humour. Une pépite.

Mais que vient faire Altoviz au MIPTV et à CANNESERIES ?

Il y a plusieurs raisons à cela :

Altoviz dédie ses actions aux entrepreneurs. Une série, c’est une entreprise en soi. Un projet, un budget, des ressources, des objectifs, des réglementations, du juridique, du social, des personnes, des réalisations, des succès, des échecs. C’est aussi la conjugaison d’innombrables talents qui s’accordent pour produire le meilleur. C’est l’occasion de rencontrer les entrepreneurs qui font le cinéma et les séries que nous adorons. La liste est longue, accrochez-vous : producteur, réalisateur, scénariste, assistant réalisateur, directeur de casting, directeur de production, repéreur, accessoiriste, assistant opérateur, cadreur, chef décorateur, comédien, constructeur de décors, costumier, directeur de la photographie, effets spéciaux, électricien, ingénieur du son, machiniste, maquilleur et coiffeur, perchman, régisseur général, scripte, bruiteurs, compositeurs, étalonneur, mixeur, monteur image, monteur son et j’en oublie très certainement. Nous avons des solutions pour chacun d’eux.

MIPTV et CANNESERIES 2023
MIPTV et CANNESERIES 2023

A la recherche de sujets qui suscitent l’intérêt du plus grand nombre, il ne vous aura pas échappé qu’il est de plus en plus fréquent de voir la vie d’entrepreneurs portée à l’écran. Que ce soit sous forme de fiction ou de biopic, les séries et le cinéma parlent des entrepreneurs. Les entrepreneurs ne sont-ils pas des héros après tout ?

Enfin, j’ai eu le plaisir d’être invité par le Startup Program d’OVHcloud (Merci !), partenaire officiel de l’événement, à participer au MIPTV, le plus gros salon international pour les producteurs et distributeurs de contenus vidéos, et à monter les célèbres marches la nuit venue pour assister à une projection. Une formule que l’on ne peut pas refuser : développer le business tout en prenant du bon temps. L’occasion aussi de rencontrer d’autres startups prometteuses comme Vidmizer avec son GreenEncoder, l’encodeur de vidéos révolutionnaire améliore la compression des vidéos de 70%, je vous laisse imaginer les économies possibles en argent et en carbone à la clé !

Le mot de la fin

J’ai une affectueuse pensée pour la famille Tapie, femme et enfants, pour qui ces images doivent raviver de nombreux souvenirs.

Bernard Tapie, c’est un peu le Jordan Belfort à la française. Notre “loup de Paris/Marseille”, comme le loup de Wallstreet, est fait de succès et d’excès. On sait qu’il n’est pas tout blanc mais on ne peut s’empêcher de l’aimer quand même. Un personnage rocambolesque et tête à claque qu’on a terriblement envie d’inviter à un dîner que l’on saura passionnant. C’est donc assurément un sujet à porter à l’écran. Souhaitons à Tapie, la série, le même succès que le film de Martin Scorsese.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Notification bell with a counter of one

Soyez le premier au courant !

Nous vous notifierons des nouvelles fonctionnalités que nous ajoutons régulièrement, des évolutions réglementaires qui vous impactent et aussi de tout ce qui se passe chez Altoviz